Le 6 mars dernier s'est tenu l'Assemblée Générale du Groupement des Agrobiologistes de l'Yonne (GABY), qui fêtait ses 40 ans en 2018, à Sauvigny-le-Bois (89).
Une commune qui n'a pas été choisie au hasard : son maire, Didier Ides est lui même producteur biologique depuis 1992 et n'a pas attendu la loi EGALIM pour introduire des produits biologiques dans sa cantine. « Nous avons réussi à intégrer près de 70% de bio et local dans nos repas » précise le maire.
Julien Bourgeois, polyculteur-éleveur en Puisaye et président du groupement, a précisé les chiffres encourageant de cette année 2018 : 85 conversions soit plus de 10 000 hectares : « le bio n'est plus un marché de niche et représente près de 10% des exploitations, des chiffres supérieurs à la moyenne nationale » félicite le président « ce que chacun de nous diffuse par ses activités devient le moteur d'une agriculture vivante, sociale, dynamique, performante et rentable ».
Même si certaines collectivités, à l'image de Sauvigny-le-bois, réussissent à introduire des produits bio dans leurs cantines, les groupements d'agriculteurs biologiques de Bourgogne et Franche Comté ont fait le constat qu'il existait des freins à ce débouché. C'est pourquoi la plateforme logistique « Manger Bio Bourgogne Franche Comté » va très prochainement être créée. « L'objectif est de structurer l'offre, d'assurer la logistique et de promouvoir ces produits bio et locaux auprès des collectivités ».
Interrogé sur agrilocal, un outil du Conseil Départemental qui va également très prochainement voir le jour, Vincent Lagré, animateur de la plateforme, confirme la complémentarité des deux structures : « la plateforme va permettre de structurer l'offre afin de répondre aux demandes qui peuvent être faites sur agrilocal».
La deuxième partie de l'après midi était consacrée aux variétés anciennes. Hélène Montaz est venue présenter Graines de Noé, association dont l'objectif est de donner l'accès aux variétés libre de droits et de faire du lien entre les producteurs faisant ce travail de collection et de multiplication de ces variétés. Un céréalier de Venoy a testé 8 semences paysannes cette année et voit déjà une différence entre ces variétés. « Chacune réagit différemment selon le terroir et les fermes» précise l'animatrice de Graines de Noé, il est donc indispensable pour l'agriculteur de prendre le temps de sélectionner les variétés les plus adaptées à son exploitation.
Vincent Lefèvre, céréalier à Saint Fargeau est également intervenu pour partager sa propre expérience : « mon intérêt pour les céréales anciennes est venu de la FAO qui a fait le constat en 2008 que trois quarts de la diversité génétique variétale des plantes cultivées avaient disparu ». Après 8 ans de multiplication et sélection de sa première collection de 40 variétés différentes et des tests de panification, le paysan a choisi d'investir dans un moulin et une meule de pierre pour valoriser ses blés en farine.