Le futur règlement bio, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2022, précise que les laits reconstitués contenant des matières d'origines végétales ne pourront pas être considérés comme du « lait naturel » et ne pourront pas être utilisés en bio pour l'alimentation des jeunes mammifères. C'est le cas de certaines poudres de lait actuellement certifiées et "utilisables en AB". Par contre, l'utilisation de lait en poudre non bio pour raison sanitaire, justifiée par une préconisation vétérinaire, n'est pas remise en cause jusqu'à présent.
En effet, le règlement bio indique que tous les jeunes mammifères doivent être nourris au lait maternel, de préférence à d'autres laits naturels. Ces autres laits naturels peuvent être entiers ou non, liquides ou en poudre, et doivent être certifiés bio et sans aucun additif. L'utilisation de lait non bio reste cependant possible « dans le cadre de la prophylaxie contre les maladies transmissibles par le lait maternel et sous justification vétérinaire ». L'utilisation de poudre de lait non bio suite à une préconisation vétérinaire reste tolérée notamment en élevage caprin pour des raisons de lutte contre le CAEV. La conséquence d'une utilisation de lait reconstitué non bio justifiée par une préconisation vétérinaire reste le déclassement des jeunes, qui repartent en conversion au sevrage. Autrement dit, à l'heure actuelle, rien ne change concernant l'alimentation des jeunes ruminants bio.
Anticiper et accompagner les évolutions réglementaires : pensez à vérifier auprès de votre organisme certificateur que vous utilisez pour l'alimentation lactée de vos jeunes animaux sera conforme au nouveau règlement. Dans le cas contraire, commencez à chercher une autre solution (lait maternel, lait de vache bio, poudre de lait bio conforme au cahier des charges 2022).
Une enquête en ligne vous sera prochainement envoyée par le réseau FNAB. Cette consultation aura pour objectif de dresser l'état des lieux des pratiques et d'identifier les marges de manœuvre à l'échelle des élevages, pour trouver des solutions cohérentes, conformes au règlement, mais aussi techniquement et économiquement viables pour les éleveurs et éleveuses bio.
Image : FRAB Nouvelle Aquitaine